LA PRISE DE CONSCIENCE
Nous entrons dans une ère nouvelle. Un nouveau jour va se lever où rien ne sera plus comme avant. Peu d'êtres humains sur cette planète en sont encore inconscients, même parmi les peuples que vous appelez "primitifs", car il ne faut pas oublier qu'eux, au contraire de vous, les "civilisés", ont gardé avec la Terre un lien étroit qui leur permet de ressentir ce qu'elle vit et ce qu'elle se prépare à vivre.
Les anciennes prophéties étaient, soit trop ambiguës et donc susceptibles d'être interprétées de façons différentes, soit franchement pessimistes. Il y à peine quelques siècles, ce qui était prévu était la destruction pure et simple d'une planète trop dévastée, trop dénaturée, trop corrompue pour être sauvée. Sa mise en quarantaine, son isolement du reste du cosmos pour l'empêcher de contaminer ses voisines ne semblait pas suffisante. L'amélioration espérée n'était visible nulle part à sa surface. Au contraire : les prévisions du futur se montraient de plus en plus sombres, le fameux "progrès" dont vous étiez (et êtes encore, pour certains) si fiers ne devant conduire qu'à plus de ténèbres, plus de souffrance, plus d'éloignement des lois de l'univers.
Ce fut après un tel constat d'échec imminent que plusieurs âmes vaillantes, parmi celles venues sur Terre il y a bien longtemps dans le but de créer ici un paradis décidèrent, face au prochain anéantissement de tout leur travail, de reprendre un corps de chair pour venir changer le cours des choses, pour appeler la Lumière Divine là où l'obscurité était de plus en plus dense.
Auparavant, quelques grands Maîtres étaient venus en différentes parties du monde pour amorcer ce mouvement d'émergence. Mais, face au profond sommeil dans lequel était plongés les esprits des hommes dans leur presque totalité, ils n'avaient pu que laisser un exemple, semer dans les cœurs des graines de Vie qui devaient fleurir et fructifier un jour, beaucoup plus tard, si les conditions et surtout le cœur des hommes changeait un tant soit peu.
Ces Maîtres, parfois méprisés, parfois mis à mort, parfois adorés comme les dieux qu'ils n'ont jamais voulu être, mais toujours incompris, ne purent qu'attendre et espérer, arroser sans relâche de leur amour les graines qu'ils avaient semées.
Et les siècles ont succédé aux siècles.
Ici et là, quelques esprits, à travers des expériences diverses et douloureuses pour la plupart, sont arrivés, par des vies et des vies de sacrifices et de travail acharné, à s'éveiller et devenir des Maîtres à leur tour. Mais leur impact sur les populations restait très limité et leurs enseignements étaient vite détournés de leur sens, tronqués par ci, rajoutés par là, au gré de l'ignorance, de l'incompréhension ou des intérêts des uns et des autres.
Le retour des Artisans ou Guerriers de la Lumière fut le point de départ d'un changement de cap de 180°. La Terre étant un grand navire, ce changement de cap ne fut pas perçu tout de suite. Seuls quelques êtres dont la sensibilité était bien aiguisée commencèrent à se rendre compte que quelque chose n'allait plus dans le même sens.
Petit à petit cependant, un nombre croissant d'humains s'aperçurent que les vieilles prophéties, les vieilles croyances et les vieilles façons de vivre devenaient caduques. Il y a encore et je crains qu'il n'y en ait jusqu'à la grande mutation qui est maintenant très proche, ceux qui s'accrochent désespérément à leurs anciennes "certitudes", qu'elles soient religieuses, scientifiques ou autres. Respectons-les, car le Père les a créés libres. Il serait pourtant souhaitable qu'ils apprennent que, quels que soient leurs motifs, quel que soit le nom qu'ils leur donnent, derrière eux se trouve un des plus grands fléaux de l'humanité actuelle : la peur. Peur du changement, peur de l'inconnu.
Ceci n'est pas une critique, chers enfants. Il faut beaucoup de courage, de foi, de confiance en un Monde Céleste qui ne vous punit pas pour vos peccadilles ou même pour vos grosses erreurs, pour se lancer dans l'aventure que constitue l'Ascension de la Terre et de l'Humanité. Il faut tellement de courage que certains lui préfèrent le suicide collectif vers lequel le monde s'acheminerait inexorablement si rien ne changeait, plutôt que ce saut dans l'inconnu.
Que leur demande le Ciel en échange d'un retour au Jardin d'Eden, dont la douce mémoire ne s'est jamais effacée entièrement de l'esprit humain ? Simplement de se dévêtir de leurs peurs et de leurs doutes pour endosser la seule robe admise aux portails de ce paradis : la robe de l'Amour.
Il vous est demandé d'apprendre (non, plutôt de ré-apprendre) à aimer sans conditions, sans "si" ni "mais", d'un amour total. D'aimer ainsi tout d'abord vous -même, tous les aspects de votre être ; le physique, les corps subtils, votre âme, votre esprit ou Soi Supérieur, votre Divine Présence JE SUIS, la partie divine de vous. D'aimer ce que vous êtes, avec vos qualités et ce que vous considérez comme vos défauts ; ce que vous avez été, y compris ce que vous êtes de toute éternité ; et ce que vous serez. Et ensuite d'étendre cet amour total et inconditionnel à toute l'humanité, à toute la Terre et à toute la Création, ainsi qu'au Créateur.
Mais ne vous y trompez pas. Votre amour pour les autres ne sera jamais total si vous ne vous aimez pas d'abord totalement vous-mêmes.
Chaque fois que quelqu'un nous dit : "Maître, je n'arrive pas aimer les gens qui mettent le feu aux forêts " ou bien "je ne peux pas aimer ceux qui tuent les baleines", dans le fond de leurs cœurs il y a un manque d'amour pour eux-mêmes. Ils se voient dans un miroir, miroir de ce qu'ils ont déjà fait à un moment ou un autre, et l'image leur semble insupportable.
Il ne leur est pourtant pas exigé d'aimer, et moins encore d'approuver ce que ces êtres font, leurs actes, mais bien de les aimer par-delà ces actes, d'aimer ce qu'ils sont dans leur essence, l'Enfant Divin qui est en eux. Souvent, cette Divinité est si profondément enfouie, si bien cachée qu'ils n'ont pas eux-mêmes conscience de son existence. Et pourtant Elle est là et ne demande qu'à s'épanouir.
Il suffirait d'un peu d'écoute, de taire un instant le vacarme de vos voitures, de votre musique destinée à vous rendre sourds à vous-mêmes, aux demandes de votre coeur. Il suffirait de taire pour quelques minutes la course désordonnée de vos pensées, de dompter le cheval fou qu'est votre mental, de le faire s'arrêter pour vous permettre de contempler la Nature, un beau paysage, les nuages qui courent dans le bleu du ciel et prennent des formes étranges, changeantes. Depuis combien de temps ne regardez-vous plus la course des nuages ? Depuis combien de temps ne suivez-vous pas des yeux le vol d'un oiseau ?
Sachez, mes pauvres amis, que depuis autant d'années vous n'avez pas écouté la voix de votre âme. Et cependant elle vous parle sans cesse, de cette voix douce qui ne peut se faire entendre que dans le silence.
Donc, votre première leçon portera sur le silence.
Chapitre extrait du livre :